Entretien
Sport

"Toute la ville doit participer à la réussite de cet événement"

Olivia Detivelle, marraine du Programme Volontaires de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™, France 2019

Native du Havre, Olivia Detivelle vient de quitter la présidence du Kop « Ciel et Marine » après 21 ans de bons et loyaux services. Figure attachante et atypique de la planète foot locale, elle est la marraine havraise du programme « Volontaires » de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™, France 2019.

  • lehavre.fr : D’où vient votre passion pour le football ?

Olivia Detivelle : J’ai commencé à être supportrice du HAC à l’âge de 9 ans en accompagnant au stade mon père qui avait commencé à suivre le HAC à la fin des années 50. A l’école, j’avais aussi des copains qui jouaient au HAC et m’en parlaient. Je me souviens parfaitement de mon premier match au stade Jules-Deschaseaux. Je revois les images, les joueurs et l’ambiance… Le HAC avait gagné 3-0 contre Blois ! J’ai immédiatement eu envie d’y retourner. Depuis cette passion de supportrice ne m’a jamais quitté.

  • lehavre.fr : Qu’aimez-vous surtout dans le football ?

O.D. : Très jeune, j’ai été impressionné par l’envie de gagner des joueurs et par la ferveur dans les tribunes. A l’époque, il y avait très peu de femmes au stade et encore moins dans le kop que j’ai intégré petit à petit. A 12 ans, mon père qui avait sa place habituelle en tribune m’a autorisé à aller seule dans le Kop. J’ai toujours été convaincue que les supporters doivent jouer le rôle du douzième homme et j’avais envie de participer à ça ! Et j’ai commencé à faire les déplacements partout en France pour soutenir le club.

  • lehavre.fr : Et vous êtes devenue une supportrice inconditionnelle ?

O.D. : A 18 ans, je repassais les chemises de mon voisin pour pouvoir me payer les déplacements. Et puis plus tard, je suis devenue présidence du Kop « Ciel et Marine », une des associations de supporters du HAC créée en 1984. Plus ancienne en France, cette association familiale rassemble toutes les générations. En tant que présidente, je viens de passer la main à quelqu’un de plus jeune mais ça ne m’empêchera pas de continuer à effectuer les déplacements pour soutenir l’équipe. A domicile, je serai toujours à la même place dans le stade derrière les buts au plus proche de l’action.

  • lehavre.fr : Comment se comportent les supporters de foot du HAC ?

O.D. : Les projecteurs sont souvent mis sur les gens qui se comportent mal. Or, ce sont les gens qui se comportent bien qui sont majoritaires. L’année dernière, le seul incident a été un envahissement de pelouse pour lequel la ligue nous a sanctionné. Sinon, nous n’avons jamais de gros soucis au Havre avec un dialogue constant entre la fédération des supporters du HAC et les dirigeants du club. Unique en France, une convention signée par les deux partis précise contractuellement les droits et les devoirs de chacun.

  • lehavre.fr : Le foot féminin a-t-il aussi ses supporters au HAC ?

O.D. : Bien que l’introduction du foot féminin soit assez récente, on retrouve les mêmes supporters que pour les hommes mais en moins grand nombre.
Avec leur jeu porté vers l’attaque, l’équipe féminine du HAC propose un spectacle intéressant. Grâce à leurs bons résultats, les filles montent en ligue 2 cette année et vont inévitablement attirer plus de public et plus de supporters.

  • lehavre.fr : Pourquoi avoir accepté de devenir la marraine havraise du programme « Volontaires » de la coupe du monde de foot féminin 2019 ?

O.D. : Avec fierté, j’ai accepté d’aider au recrutement de bénévoles pour qu’ils puissent participer de l’intérieur à l’organisation de cette compétition. Avec la possibilité de rencontrer des personnes venues de tous les points du monde, l’ambiance sera forcément exceptionnelle. Le public aime bien l’atmosphère du foot féminin souvent très agréable à regarder car moins entaché de fautes. Et on sent un réel engouement populaire et médiatique pour ce spectacle de qualité ! L’objectif est de remplir le stade à tous les matchs de la compétition.

  • lehavre.fr : Quelles seront les retombées de cet événement planétaire pour la ville ?

O.D. : Aujourd’hui, le sport de haut niveau est devenu une vitrine pour les villes. A l’échelon international, cet effet est démultiplié par les diffusions TV. Pour la ville et la région, c’est une chance énorme à saisir. A travers des initiatives multiples et variées impliquant toutes les couches de la population et surtout les plus jeunes, c’est toute la ville qui doit participe à la réussite de cet évènement.